Le féminisme italien

Ciao ! ✨

Cela fait 1 an que j’ai publié « Ces femmes qui ont marqué l’Italie« , mon article le plus lu (merci beaucoup !) et notamment celui dont j’ai pris le plus de plaisir à écrire. Cette année, en l’honneur de la journée des droits de la femme, j’ai décidé de vous parler du féminisme italien. Comment le féminisme italien est apparu, quelles femmes en sont à l’origine et ce qu’il en est du féminisme italien d’aujourd’hui. C’est un sujet qui me tient particulièrement à coeur en tant que femme et italienne alors j’espère réussir à vous en parler au mieux.

(les images ne m’appartiennent pas, tous droits réservés aux propriétaires légitimes)

Remontons le temps…

LA RENAISSANCE, FINI LES PENSÉES DU MOYEN-AGE !

Le féminisme italien débute au XIVème siècle, lors de la Renaissance italienne, où l’on commence à s’interroger sur l’humanisme, l’égalité des sexes et où l’on souhaite surtout s’éloigner des pensées du Moyen-Âge. Les femmes italiennes commencent donc à se questionner sur leur place dans la société et celle vis-à-vis de l’homme. C’est également à cette période que l’Italie construit des universités auxquelles les femmes italiennes n’auront pas le droit d’accès. Il y aura tout de même à cette époque quelques hommes qui vont “soutenir” le droit à l’éducation des femmes, seulement parce qu’ils pensent que c’est un bon moyen de les rendre plus obéissantes envers leurs maris.

XIX: LA LUTTE CONTRE L’ANTIFEMINISME

XIXème siècle et la plupart des femmes italiennes sont toujours analphabètes. Il faudra attendre 1859 pour donner le droit à l’éducation aux femmes. Grâce à la loi Casati, les femmes ont le droit d’enseigner (bien que Bettisia Gozzadini n’a pas attendu cette loi pour enseigner) mais elles n’ont toujours pas le droit de suivre des cours à l’université. Décidées à se battre, elles créent des associations pour défendre leurs intérêts comme le droit à l’éducation, leur salaire et leurs conditions de travail. Notamment Anna Maria Mozzoni, la pionnière du féminisme italien, déclenche un large mouvement féminisme face aux injustices et aux discriminations faites aux femmes présentes dans le code civil, en ce qui concerne le droit de la famille. Elle va également se battre pour le suffrage des femmes. Par ailleurs, Alaide Gualberta Beccari, féministe italienne, créée une revue appelée La Donna (La Femme). Celle-ci est dédiée à l’éducation des femmes par des femmes et est d’ailleurs la première revue italienne écrite par une femme. Elle permet de retranscrire toutes les informations et les actions féministes du monde entier. Le féminisme devient donc une lutte pour toutes les femmes, notamment italiennes. En 1876, les femmes italiennes obtiennent le droit d’aller à l’université et de témoigner pour des actes juridiques. Pour le XXème siècle, les Italiennes souhaitent le droit de divorce et le droit de fréquenter des écoles non religieuses mais tout ne va pas se passer comme prévu.

FASCISME : SOMBRE PÉRIODE POUR L’ITALIE ET LE FÉMINISME

L’Italie sombre dans le fascisme, ainsi le féminisme sombre avec elle. La politique de Mussolini se fonde sur l’infériorité biologique des femmes face à l’homme. Selon le fascisme, la femme est destinée à s’occuper de son mari, de ses enfants et de procréer. Mussolini disait (je cite) : “La guerre est pour l’homme ce que la maternité est pour la femme”. Vous devez sûrement connaître la chanson Bella Ciao reprise par une série dont je ne citerai pas le nom. Eh bien l’origine de cette chanson vient d’ici, de l’antifascisme et du féminisme. Les Italiennes devaient travailler dans les rizières dans la plaine du Pô (plus long fleuve italien), ce sont les mondines. Bien qu’elles étaient loin de leur rôle de “femme au foyer” et qu’elles pouvaient travailler en autonomie, les conditions de travail étaient difficiles. Bella Ciao est donc un chant de révolte féministe et antifaciste que toutes les femmes italiennes chantaient ensemble dans les rizières. Malgré cette sombre période, les Italiennes obtiennent le droit de vote pour les élections locales en 1925 et le droit de vote total en 1945, à la fin du fascisme. Par ailleurs, les Italiennes obtiennent le droit de divorce seulement en 1970 et le droit d’avortement en 1978, bien que 70% des gynécologues refusent de le pratiquer.

LE FEMINISME ITALIEN D’AUJOURD’HUI

En 1992, une Italienne de 18 ans est victime de viol. L’homme est reconnu coupable mais en 1998, la Cour de Cassation annule sa peine car la victime portait un jean moulant, ce qui, selon eux, justifierait le viol comme “acte consentant des deux côtés”. Cette décision a déclenché un mouvement chez les féministes italiennes en protestant, à leur tour, en jean moulant (#DenimDay). C’est seulement en 1996, que l’Italie modifie la loi sur le viol. Elle augmente la peine pour agression sexuelle en la passant d’un crime contre la moralité à un crime contre la personne. Quant à la Cour de Cassation, elle annule sa décision en 2008 (10 ans après). Par ailleurs, l’Italie se retrouve face à une télévision misogyne qui sexualise le corps de la femme, elle devient la « femme-objet » sous la politique de Berlusconi. Malgré ça, une « baisse » du féminisme se fait ressentir en Italie par la nouvelle génération qui se sent moins, voir plus concernée par celui-ci.

Le féminisme italien d’aujourd’hui retrouve toutefois un nouveau souffle et la nouvelle génération retrouvent cet esprit #girlpower. Aujourd’hui, les Italiennes veulent se battre contre cette hypersexualisation du corps de la femme mais aussi contre ces agressions sexuelles et ces violences faites aux femmes par le biais des réseaux sociaux. Des hashtags qui permettent de dénoncer ces violences se font nombreux comme #Quellavoltache (l’équivalent de #balancetonporc en Italie), #MeToo et le mouvement “Non Una Di Meno”.


J’espère que cet article vous a plu ! J’ai essayé de résumer l’histoire du féminisme italien dans les grandes lignes mais vous vous en doutez qu’il y a encore pleins de choses à dire sur ce sujet. En tout cas, pour conclure cet article, je souhaite vous partager ce passage tiré d’un magazine qui traitait du féminisme italien.

“Les jeunes femmes devraient peut-être repenser au féminisme, le reprendre en main et le remodeler, le renommer si besoin, si elles pensent que les mots féminisme et féministe ne correspondent plus à leur réalité. Mais qu’elles n’oublient pas les luttes grâce auxquelles elles bénéficient de leurs droits et celles qu’il reste à mener pour qu’elles puissent toutes les obtenir.”

Si vous souhaitez en savoir plus, je vous invite à lire cet article « Ces femmes qui ont marqué l’Italie ».

Bon 8 mars, bonne journée des droits de la femme.

Prenez soin de vous et a presto ! 😊

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2 réponses à “Le féminisme italien”

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